Luc Bergougnoux, professeur d’Histoire-Géographie au lycée Alain-Colas de Nevers depuis vingt-ans, a choisi le polar pour écrire sur deux thèmes : la mémoire de la Première Guerre mondiale et son lourd héritage, à savoir la reconstruction des   soldats qui ont vécu l’enfer, les bouleversements que connaît la société française dans l’entre-deux-guerres avec l’arrivée de la modernité et la disparition progressive des « parlers locaux ».

 

C’est un amoureux du Haut-Allier dans le cadre duquel, entre Langeac, Prades et Charraix, il place les tribulations de son personnage central. Si le cadre est léger entre bons mots, bonne chère et personnages          atypiques, l’intrigue offre le prétexte d’aborder les bouleversements qui marquent la société rurale des années trente ainsi que les plaies encore ouvertes de la Grande Guerre. Pour incarner ces thèmes, ce                 Sud-Nivernais installé à Saint-Germain-Chassenay a créé un héros,       Camille Defaux. Le gendarme, ancien soldat de la guerre de 1914, essaie de se reconstruire malgré ses fantômes. Après un premier polar, le soldat perdu, paru il y a trois ans aux éditions du Roure, dans lequel il faisait la part belle à la place des femmes dans la société, Luc Bergougnoux invite le lecteur à suivre une nouvelle enquête peu académique de ce       gendarme. La question de la peine de mort y est même soulevée. Dans ses polars, l’enseignant a choisi de revenir à ses racines pour décrire la vallée du Haut-Allier (Haute-Loire). Dans Casque à pointe, il intègre quelques clins régionaux, évoquant notamment le monument aux Morts de Riom dédié aux fusillés pour l’exemple.

 

Dans son nouveau roman « Mauvaise mine » il s’appuie sur un contexte précis, la montée des ligues d’extrême droite. Ce qui a nécessité un    travail de recherche documentaire très important. Luc Bergougnoux évoque les deux pères fondateurs qui ont généré chez lui ses envies d’écriture, que sont Pagnol et Cavanna, en précisant « Quand j’écris, je peux dériver, me libérer de tous les carcans ».